Séminaire de Cryptographie

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Anne Canteaut (deuxième exposé)


Preuve d'indifférentiabilité avec distingueurs

(travail commun avec E. Bresson, T. Fuhr, T. Icart, M. Naya-Plasencia, P. Paillier, J-R. Reinhard, M. Videau)

Le principe d'une preuve d'indifférentiabilité est de montrer qu'une fonction de hachage construite selon un mode opératoire donné et utilisant une fonction de compression idéale se comporte comme un oracle aléatoire. Il est donc naturel d'en conclure que l'existence d'un distingueur sur la fonction de compression, si elle ne conduit pas forcément à une attaque sur la fonction de hachage proprement dite, montre que la preuve d'indifférentiabilité ne s'applique pas à la fonction considérée. Un problème crucial est donc de pouvoir déterminer si un distingueur donné affecte ou non la sécurité de la fonction de hachage. Une manière d'y répondre est de se demander s'il est possible d'adapter la preuve d'indifférentiabilité au cas où la fonction de compression est choisie uniformément parmi toutes les fonctions vérifiant la propriété structurelle associée au distingueur. Si une telle modification est possible, on peut alors quantifier la perte de sécurité due à l'existence du distingueur et éventuellement conclure à la sécurité de la fonction de hachage.

Dans cet objectif, nous introduisons une méthode générale pour prendre en compte l'existence de distingueur dans une preuve d'indifférentiabilité et montrons comment cette technique s'applique à chop-MD et au mode opératoire de Shabal. Nous conclurons notamment que la fonction Shabal conserve une sécurité prouvée au-delà du paradoxe des anniversaires, même en tenant compte des distingueurs à clefs liées introduits récemment sur la permutation paramétrée.