Séminaire de Cryptographie

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Olivier Sanders


Evolution de la monnaie électronique divisible

Les systèmes de paiement électronique ont été massivement adoptés par le grand-public mais sont pourtant loin d’être anodins du point de vue du respect de la vie privée. En effet l’entité gérant ces systèmes peut déduire de chaque paiement un grand nombre d’informations sur son auteur, comme sa localisation, ses goûts et même, dans certains cas, son état de santé. Pourtant, paiement électronique et anonymat ne sont pas nécessairement incompatibles, comme le démontra Chaum en 1981 en introduisant le concept d’e-cash. Intuitivement l’e-cash vise à reproduire, de manière électronique, le fonctionnement de la monnaie traditionnelle et notamment ses propriétés d’anonymat. Malheureusement, en transposant les propriétés de nos pièces et de nos billets dans le monde numérique, Chaum en a également conservé les défauts tel que le problème de l’appoint, qui est particulièrement critique dans sa version électronique. Pour répondre à ce problème, Okamoto et Ohta introduisirent en 1991 une variante de l’e-cash, dite divisible, permettant à chacun de ne dépenser qu’une partie de sa pièce/billet. Néanmoins, construire concrètement de tels systèmes s’avéra très difficile et en 2 décennies seuls quelques schémas très complexes furent proposés. Dans cet exposé je présenterai 3 systèmes récents d’e-cash divisibles (publiés à PKC 15, ACNS 15 et PKC 17) qui offrent des performances extrêmement satisfaisantes (le paiement est réalisable en moins de 500ms sur carte SIM) tout en étant sûrs dans le modèle standard. Chacun d’entre eux peut être vu comme une évolution du précédent, le dernier permettant même un paiement en temps constant.